Au cours des derniers jours, nous avons vu des articles qui parlent d’une autre augmentation des taux hypothécaires à venir d’ici la fin du mois d’avril. Cette fois-ci, la Banque du Canada parle d’une augmentation considérable de 0,5 % des taux d’intérêt. Aujourd’hui, nous allons nous pencher sur deux points d’intérêt différents : premièrement, comment cela affectera-t-il le marché (demande et prix) et deuxièmement, comment cela vous affectera-t-il, vous, l’acheteur (ou le vendeur).
Tout d’abord, les hausses de taux étaient inévitables. Au début de 2020, alors que la pandémie pesait lourdement sur notre pays, le gouvernement a cherché un moyen de maintenir le marché immobilier en vie et en bonne santé, et il l’a fait en abaissant les taux d’intérêt. Au début de l’année 2021, les taux d’intérêt n’étaient plus que de 1,69 %, du jamais vu dans l’histoire de notre pays. Avance rapide jusqu’en mars 2022, les taux sont remontés à 3,65 % (toujours historiquement bas, soit dit en passant) et les autorités fédérales viennent d’annoncer une nouvelle hausse des taux d’intérêt de 0,5 % qui nous amènera à environ 3,95 % d’ici l’été.
Le changement quelque peu soudain des taux d’intérêt aura certainement un effet sur notre marché immobilier au Québec, mais nous ne le ressentirons pas (à mon avis) avant le printemps 2023. La demande actuelle dans notre province est si élevée par rapport à l’offre disponible qu’il faudrait au moins 3 à 6 mois sans ventes pour revenir à un marché équilibré. La hausse des taux créera une ruée vers l’immobilier avant l’expiration des taux d’intérêt des acheteurs, ce qui entraînera des guerres d’enchères plus intenses jusqu’à l’été et ensuite, nous verrons un contre-effet qui sera la baisse des budgets et du pouvoir d’achat des acheteurs (1 000 000 de budget passe à 850 000, 850 000 passe à 700 000 et ainsi de suite), ce qui à lui seul ne devrait pas changer le marché, mais couplé à des changements psychologiques dans ce que vous pouvez réellement acheter peut ralentir, ou retirer certains acheteurs du marché. C’est pourquoi je pense que d’ici le marché d’automne, il devrait commencer à y avoir une augmentation des inscriptions disponibles, associée à des acheteurs moins motivés, ce qui rendra le marché un peu plus équilibré.
En ce qui concerne les valeurs marchandes et les prix, je ne pense pas que les changements mentionnés ci-dessus aient un impact trop important sur notre marché. Les prix dans la plupart des quartiers ont augmenté de 20 à 50 % depuis le début de la pandémie. N’importe quel analyste peut vous dire qu’il prévoit une baisse des prix, mais la vraie question est de savoir de combien. Mon avis ? 5 à 10 % tout au plus. Les prix vont se stabiliser et, dans la plupart des cas, je m’attends à voir un prix demandé, avec un prix proche du prix demandé à 96-97-98%. (Exemple : prix demandé 500 000, vendu 487 000). Pourquoi ? Parce que le prix des maisons ne baissera pas drastiquement, la demande diminuera lentement, et dans ce déclin, nous devrions être en mesure d’assister à un ralentissement des situations d’offres multiples, de sorte que les propriétés se vendent juste en dessous de leur prix demandé, et non à un prix supérieur ou égal.
Pour résumer, comment cela va-t-il vous affecter ? Les prix baissent de 5 %, les taux d’intérêt sont de 4 à 4,5 %. Les changements s’équilibreront et créeront essentiellement un marché de vendeurs équilibré/léger. Le prix exact que vous payez aujourd’hui pour votre propriété sera toujours le même, mais vous pourrez peut-être dire que vous avez payé moins que le prix demandé.
Comme le disait notre dernier article, n’attendez pas pour acheter de l’immobilier, achetez de l’immobilier et attendez !